Dans les années 50, une nouvelle matière plastique vint révolutionner le monde de la fabrication des poupées : le polyéthylène, qui pouvait être injecté à chaud dans un moule pour donner sa forme à l’objet. Claude Réfabert (son entreprise allait bientôt prendre le nom de « Clodrey ») perfectionna le système de moulage pour qu’il puisse s’adapter à la réalisation des poupées, en remplacement du celluloïd, qui présentait l’inconvénient de s’écraser et de s’enflammer facilement (la fabrication de jouets en celluloïd fut d’ailleurs interdite à partir de 1959).
Il loua le Cirque d’Hiver à Paris, et sous le contrôle d’un huissier de justice, présenta un spectacle d’éléphant auquel je suis sûre que vous auriez aimé assister, mes chers lecteurs : imaginez une poupée en polyéthylène posée sur un tambour au milieu de la piste, et un éléphant, mené par son cornac, qui s’en approche majestueusement... Il s’arrête, lève son énorme patte au-dessus de la poupée sacrifiée, et la repose en plein dessus, et presse, presse, afin de la broyer...
Tout un public de photographes et de journalistes assistent à la scène et relateront dans les journaux l’évènement : la poupée a résisté à l’éléphant ! Pas moyen de l’écraser !
La réclame n’était pas mensongère : « La poupée polyflex qui a résisté à l’éléphant... résistera aux enfants ! » Et c’est vrai, elle est arrivée jusqu’à nous... Admirez son petit air romantique !